À voir la bouille de notre enfant et ses joues encore rebondies, il est difficile de s’imaginer qu’il puisse un jour prononcer un gros mot, un vrai, un vraiment gros…
Et même si on est irréprochable à la maison, à mesure que l’enfant grandit et voit (entend) d’autres choses qu’à la maison, c’est là que les choses changent…
Bien entendu, ça n’est pas une fatalité !
Mais comme un parent averti en vaut deux, je voulais partager avec vous la meilleure réaction à avoir si cela arrivait : ne pas (trop) réagir.
Ça peut paraître surprenant dit comme ça, mais notre première réaction est déterminante !
Dans cet article, je décrypte pour vous 3 raisons de ne pas en faire trop malgré l’effet de surprise !
#1 La première fois, un enfant n’a pas forcément conscience d’avoir dit un gros mot
Les premiers gros mots ne sont pas toujours prononcés consciemment et encore moins avec une mauvaise intention.
Une première raison pour laquelle une réaction forte n’est pas adaptée !
Votre adorable petite fille de 4 ans joue à sa poupée quand soudain, un « merde » se glisse dans l’histoire.
Au premier gros mot, faisons le pari que notre enfant n’a pas forcément de mauvaise intention.
Quand ils prononcent ce genre de mots pour la toute première fois, beaucoup d’enfant répètent ce qu’ils ont entendu à l’école ou chez un copain (ou à la maison), sans avoir conscience qu’il s’agit d’un gros mot.
Ils ne mesurent donc pas l’impact de ses paroles à ce moment là.
L’enjeu, lorsque notre enfant prononce son premier vrai gros mot, c’est de lui apprendre qu’on ne dit pas es mots là. Notre rôle est de lui permettre de le classer dans la case « gros mots ».
#2 Des réactions fortes créent des renforcements positifs
Plus on réagit vivement, plus on renforce le comportement de l’enfant.
Isabelle Filliozat explique régulièrement ce phénomène dans ses ouvrages et conférences.
Alors quand il s’agit justement d’un comportement qu’on voudrait voir disparaître, il devient contre-productif de réagir trop fortement…
Les enfants réagissent à nos réactions fortes un peu à la manière d’un enquêteur venu d’une autre planète.
Plus notre réaction est forte, plus ils vont ressentir le besoin de comprendre ce qui peut déclencher une telle réaction (qu’ils n’ont pas eu l’intention de déclencher).
Et quelle meilleure façon de poursuivre cette enquête… que de réitérer l’expérience ?
La première fois, il sera donc aussi inutile que contre-productif d'avoir une réactions disproportionnée !
#3 Nos réactions vives révèlent souvent des attentes inadaptées.
Nos réactions les plus vives sont la plupart du temps dictées par nos craintes ou nos peurs : « Il ne faut rien laisser passer ! » ou « Un gros mot et après c’est l’escalade vers l’insolence »…
Ces appréhensions traduisent également des attentes qui ne sont pas toujours adaptées.
Notre surprise au premier gros mot peut aussi révéler des pensées comme : « Mince, elle connaît ce mot !! » ou encore « Mais où il a appris ça ?? ».
Derrière ces réactions, se cache souvent l’illusion que nos enfants devraient ignorer ce genre de mot jusqu’à leur majorité (au moins !).
Et au premier gros mot prononcé, on peut craindre d’avoir échoué à préserver ses si jolies oreilles…
Mais est-il réaliste de chercher à éviter que nos enfants ne connaissent aucun gros mot ?
Loin de moi l’idée de précipiter les choses ! Mais plutôt que de chercher à éviter qu’ils ne les connaissent (ce qui arrivera tôt ou tard - et dans un sens, peut-être cela vaut-il mieux…), ne serait-il pas plus réaliste d’attendre d’eux qu’ils apprennent à ne pas les utiliser ou les répéter à la légère ?
Les connaître c’est une chose. Les utiliser une autre !
Plutôt que de sur-réagir par peur, peut être qu’une première réaction serait d'expliquer posément ce que vous avez à coeur de transmettre à votre enfant : le respect, un langage adapté, les mots que vous autorisez quand on est fâché ou en colère, ...
Et vous ? Avez-vous déjà entendu votre enfant prononcer un gros mot ? Comment avez-vous réagi ?
Pas envie que ça s’arrête là ?
- Vous pourriez lire ou relire cet article du blog dans lequel j’expliquais à partir de quel âge un enfant peut comprendre le sens de « merci » ou « s’il te plaît »
- Découvrir 5 autres batailles du quotidien avec vos enfants auxquelles vous pourriez mettre fin en adoptant des réactions adaptées et efficaces.
L’auteure. Je suis Céline Syritellis et je suis coach parentale. J’ai créé Paizi pour aider les parents à retrouver un quotidien paisible avec leurs enfants. Je leur propose des solutions personnalisées pour profiter de leur vie de famille et construire avec leurs enfants une relation riche et solide, qui leur permettra de devenir plus tard des adultes épanouis.
Crédit Photo : Jelleke Vanooteghem pour Unsplash